Le bassin de la Mayo-Chinchipe se trouve à la frontière entre l’Équateur et le Pérou. La rivière prend sa source en Équateur, dans le massif des Andes, et traverse le páramo, un écosystème tropical riche en eau situé à haute altitude. Elle suit ensuite son cours à travers les forêts pour déboucher, dans la forêt tropicale humide, dans l’Amazone de 6 400 km de long. La Mayo-Chinchipe est donc une source de l’un des fleuves les plus importants au monde.
Le páramo, situé dans la partie équatorienne du bassin hydrographique, est surnommé l’éponge des Andes. Il se compose de lacs, de landes, d’herbes et de mousses qui retiennent ensemble une grande quantité d’eau. Toutefois, cet écosystème est menacé par l’élevage intensif : le piétinement du páramo par les vaches provoque la libération de puissants gaz à effet de serre. Ce même phénomène se produit quand des zones sont asséchées pour l’agriculture.
Du côté péruvien, ce sont les impacts négatifs de la culture du café qui constituent la principale menace pour le bassin hydrographique. Des forêts précieuses et la forêt tropicale sont abattues à cet effet. Par ailleurs, des pesticides nocifs et des engrais polluent les réserves d’eau et le sol.
Un plan de gestion a fait l’objet de discussions entre les deux pays, mais le Pérou n’y a pas adhéré
Ce que nous faisons
Avec l’organisation Protos Andes (Équateur), NCI (Équateur/Pérou) et les universités de Loja (Équateur) et Jaén (Espagne), nous mettons en place des initiatives pour une gestion durable du bassin hydrographique. Quelques-unes de nos activités :
- Nous protégeons le páramo en prévoyant des zones où les activités agricoles sont interdites.
- Nous protégeons les zones de sources qui alimentent la rivière Mayo-Chinchipe et restaurons les zones endommagées.
- Nous reboisons. Les arbres permettent à l’eau de pénétrer plus facilement dans le sol.
- Nous encourageons l’agroforesterie, une technique agricole consistant à associer des cultures et des arbres qui retiennent les nutriments et l’eau dans le sol.
- Nous cherchons des solutions pour limiter les pâturages pour le bétail.
- Nous examinons minutieusement le plan de gestion binational et insistons auprès des autorités péruviennes pour qu’elles le ratifient, car ce n’est pas encore le cas aujourd’hui.
Ces activités font partie d’un plus large programme au Pérou et en Équateur visant à préserver la disponibilité d’une quantité suffisante d’eau propre pour l’homme et pour la nature. L’accent est mis sur la protection des réserves d’eau, l’accès à l’eau potable et l’eau pour la production de nourriture.