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Trop ou trop peu d'eau, toujours néfaste

Les agriculteurs des zones humides près du fleuve Mono connaissent une existence dure. (c) Caleb Obed Choucounou

(c) Caleb Obed Choucounou

BENIN – Découvrez Ahoho et Ablogname, deux zones villageoises de la commune d’Athiemé, regroupant 4360 personnes dont environ la moitié femmes. Il s’agit principalement d’agriculteurs et de pêcheurs, qui sont de plus en plus touchés par les crues de la rivière Mono.

Les habitants subissent des inondations presque chaque année, par opposition à son cycle habituel de 5 ans et ils sont de plus en plus affectés par la prolongation ou la variabilité de la période sèche. Ces changements sont liés au changement climatique.

La région où ils vivent est riche en zones humides. Join For Water travaille dans 3 de ces zones humides, qui représentent une superficie totale de 8 ha et qui sont exploitées par 120 maraîchers. Ces zones humides sont en cours de comblement sédimentaire par les crues récurrentes du fleuve Mono. Les inondations sont causées par de fortes pluies et par les crues de la rivière Mono pendant la saison des pluies.

À l’heure actuelle, on constate une augmentation du nombre de producteurs individuels qui installent un petit forage dans la nappe alluviale pour irriguer leurs cultures, notamment en fin de saison sèche avant l’arrivée des pluies. Cependant, cette pratique est réservée aux producteurs financièrement aisés ; les plus vulnérables sont contraints de pratiquer une agriculture pluviale et/ou d’exploiter les ressources en eau des zones humides de la vallée.

Adaptation, la seule solution

La vulnérabilité des agriculteurs les oblige à produire des cultures à cycle très court, qui ne sont pas forcément les plus rentables.  Aussi, par manque de connaissances techniques, les producteurs locaux abandonnent de plus en plus la mobilisation des eaux de surface des zones humides qui subissent ces changements climatiques. Un niveau d’eau trop bas dans la rivière ou l’abondance de sédiments rendent la situation très difficile.

Join For Water et ses partenaires béninois restaurent ces zones humides et trouvent des solutions durables. 3 activités sont prévues pour mieux protéger la population contre les inondations et pour aider les agriculteurs à passer la saison sèche :

  • l’augmentation – par curage – et la mobilisation efficiente des eaux de surface pour le maraîchage à partir des zones humides pendant la période critique de fin de saison sèche (climate smart irrigation) ;
  • la protection d’un village contre les inondations, par une digue en terre mise en place en utilisant les sédiments curés ;
  • l’amélioration du stockage et de la recharge de la nappe alluviale.

Et cela ne s’arrête pas à ces activités concrètes sur le terrain. Le projet vise également à influencer les autorités locales (communales) et supra-locales (services de l’Etat, agence de bassin transfrontalier du Mono) sur les rôles et les services écosystémiques rendus par les zones humides par rapport à l’adaptation des populations au changement climatique, à favoriser un changement des politiques et stratégies environnementales (statut foncier des zones humides à sécuriser…) et une intégration de l’approche de Gestion écologique des milieux aquatiques et de protection contre les inondations (GEMAPI en français) dans la planification. Tout ceci sera réalisé à travers des actions de plaidoyer et de partage des connaissances acquises.

 

Texte: Francis Guyon