Join For Water se concentre consciemment sur le renforcement des capacités des gestionnaires locaux. Car ce n’est qu’en impliquant et en renforçant les acteurs locaux que nous pouvons avoir un impact durable. Et cela fonctionne ! Un bel exemple est l’organisation faîtière SAGE, qui soutient et représente actuellement 15 comités pour l’eau potable. Une organisation créée par Join For Water à Ituri (RDC). SAGE a récemment organisé un atelier qui a été très apprécié par les participants.
Rendre l’eau potable accessible aujourd’hui et pour l’avenir. Telle a toujours été la devise de Join For Water. C’est pourquoi nous consacrons beaucoup de temps et d’attention à la bonne gestion des infrastructures d’approvisionnement en eau potable, par exemple. C’est également le cas en Ituri, province du nord-est de la RDC où Join For Water travaille depuis près de 40 ans avec son partenaire CIDRI. Des centaines de milliers de personnes dans d’innombrables villages et villes de la province ont obtenu l’accès à l’eau potable et des dizaines de comités ont été créés pour assurer le suivi financier et technique de l’approvisionnement en eau potable.
Soutien technique et administratif
Join For Water réduit progressivement sa présence dans la province, mais peut laisser les rênes à CIDRI et à l’organisation faîtière SAGE. SAGE (Structure d’appui à la gestion de l’eau), a été créée à l’initiative de Join For Water et CIDRI. L’organisation a obtenu une reconnaissance officielle et compte désormais 15 comités d’eau potable membres dans toute la province de l’Ituri. SAGE leur offre un soutien technique et administratif et les représente auprès des autorités.
En juin, SAGE a organisé un atelier de formation pour ses membres afin d’assurer la pérennité des approvisionnements en eau potable.
Renforcer la gouvernance pour une gestion durable de l’eau
Plus de trente participant(e)s tels que les président(e)s de comités, gestionnaires, animateurs et techniciens ont pris part à trois jours de formation sur la gouvernance associative, la gestion administrative et financière, et la culture de reddition des comptes. Parmi les thèmes abordés : rôles des organes de gestion, la démocratie interne et la gestion des conflits ; bases de la comptabilité, élaboration de budgets, contrôle interne et tenue de registres ; présentation de rapports financiers, assemblées de redevabilité et promotion d’une culture de transparence.
Tout le monde est de plus en plus conscient que ce dernier point est un élément important de la bonne gouvernance.
« Nous devons rendre compte de ce que nous faisons à notre base », explique Sandra, du Conseil d’administration d’un comité de gestion d’eau à Mahagi.
Grâce à des études de cas, des jeux de rôle et des ateliers pratiques, les participants ont pu immédiatement mettre la théorie en pratique.
Des participant(e)s engagé(e)s
Les témoignages recueillis en fin de session sont unanimes : la formation est jugée utile, concrète, et nécessaire pour renforcer les capacités des comités de gestion de l’eau.
- « Nous serons plus fortes pour mieux gérer notre association, et surtout pour instaurer une vraie culture de redevabilité », affirme Sandra.
- « La SAGE nous a rappelé notre rôle, nos devoirs… Il faut que ça continue pour pérenniser notre gestion », insiste Georgette, gestionnaire au sein d’un comité de gestion de l’eau potable.
L’initiative sera bientôt étendue aux territoires d’Aru et à la ville de Bunia. Car renforcer les capacités des gestionnaires locaux, c’est assurer une gouvernance de l’eau résiliente, durable, et ancrée dans la réalité des communautés. Avec SAGE et Join For Water, l’eau devient aussi un levier de démocratie locale.

Appel à la protection des infrastructures
Malheureusement, l’Ituri fait également la une des journaux en raison des violences et des destructions qui y règnent. L’armée gouvernementale et des dizaines de milices s’affrontent pour le contrôle du sous-sol riche en minerais précieux.
Les infrastructures d’approvisionnement en eau potable sont régulièrement endommagées, soit par les violences, soit par de l’actes de vandalisme pur et simple. C’est pourquoi SAGE a appelé, lors d’une conférence de presse organisée plus tôt cette année, à davantage de respect et à la protection des infrastructures d’approvisionnement en eau.
« Nous nous sommes mis avec le Centre d’initiation pour le développement rural en Ituri (CIDRI) pour essayer de sensibiliser plus les autorités locales et la communauté locale sur le respect et la protection des ouvrages hydrauliques ; nous lançons un message à travers ce cadre pour qu’il y ait des actions communes entre les autorités locales, la population et les organisations non gouvernementales qui fonctionnent plus dans le domaine de l’eau pour plus d’implication dans le respect et la protection des ouvrages hydrauliques », a expliqué le coordonnateur de la Structure d’appui à la gestion de l’eau(SAGE), Christophe Tibamwenda Mandro.
Coupures, maladies, pollution…
Il est nécessaire de disposer d’informations fiables sur les infrastructures d’approvisionnement en eau potable, sur la gestion durable, sur les conséquences des destructions… Celles-ci ne sont en effet pas négligeables : déséquilibre dans la distribution d’eau, coupure d’eau, maladies liées à l’insalubrité, dommages aux équipements, réservoir, coût élevé de réparation, incapacité de maintenance des infrastructures en bon état de fonctionnement, pollution de sources d’eau, dégradation écosystèmes aquatiques…
Si les autorités intègrent des mesures de protection concrètes dans leur politique, la situation pourrait s’améliorer.
