MALI – La grande majorité de la population des pays où Join For Water est active dépend de l’agriculture. C’est pourquoi nous continuons à miser sur « l’eau pour l’irrigation », en accordant une attention particulière à une bonne gestion. En effet, l’eau potable et l’eau pour l’agriculture sont toutes deux indispensables à une vie digne. C’est également le cas au Mali.
Au Mali, Join For Water mène des activités dans 16 villages de 3 communes autour de la capitale Bamako. Dans cinq de ces villages, nous travaillons avec notre partenaire CSPEEDA à la culture maraîchère sur des parcelles gérées en commun. CSPEEDA est notamment spécialisé dans la sécurité alimentaire, l’irrigation intelligente, la gestion des ressources naturelles telles que l’eau et l’accompagnement des organisations locales.
À Farabana, dans la commune de Mandé, il existait déjà un jardin communautaire destiné à la culture de légumes, mais notre diagnostic a révélé des disfonctionnements tels que : tarissement précoce des forages existants dans le périmètre, le manque de protection du périmètre, le mauvais état des bassins de distribution, l’insuffisance de l’espace du périmètre par rapport au nombre de femmes exploitantes etc.
Malgré ces problèmes un nombre moins important de femmes sont restées pour exploiter le périmètre avec le peu de ressource en eau disponible. Les femmes devaient se réveiller tôt le matin pour aller puiser les premières quantités et attendre des heures pour en avoir encore. En plus il fallait chercher le complément dans le fleuve situé à plus de 500m du périmètre, sans compter les pentes de la berge à grimper.
Pompes, bassins… et un comité de gestion
Join For Water a réalisé les travaux de rénovation par l’intermédiaire de son partenaire CSPEEDA, comme cela avait déjà été fait à Koursalé. De nouvelles pompes solaires et de nouveaux bassins ont été installés et la clôture a été réparée. De plus, CSPEEDA a accompagné la création d’un comité de gestion et la formation en matière d’administration et de finances, afin que les femmes puissent également assurer elles-mêmes l’entretien et les réparations. Aujourd’hui, le potager est à nouveau pleinement exploité, 146 femmes peuvent y cultiver des légumes pour leur propre consommation et pour la vente.
La vie des femmes s’est améliorée à plusieurs égards. Elles témoignent elles-mêmes de la sécurité alimentaire accrue pour leur famille, de leur plus grande autonomie financière et de la coopération entre toutes les femmes.
Sécurité alimentaire renforcée
En raison du manque d’eau et d’autres ressources, les terres étaient peu productives et les récoltes insuffisantes pour nourrir les familles.
Aïssata Diallo, 38 ans, mère de quatre enfants
« Grâce à l’irrigation et aux formations agricoles, nous produisons assez pour manger toute l’année. Par exemple, cette saison, j’ai récolté 10 sacs d’oignons et 7 sacs de tomates, ce qui nous permet de ne plus acheter ces légumes au marché. »
Une augmentation significative des revenus
Les femmes peuvent vendre au marché ce qu’elles ne consomment pas pour leur famille. Elles gagnent ainsi un revenu supplémentaire et, grâce au réaménagement du périmètre maraîcher et à l’augmentation de la production, leurs revenus ont augmenté.
Salimata Keita, 30 ans
« Durant la dernière saison, j’ai vendu pour 120 000 FCFA de légumes, une somme que je n’aurais jamais imaginé gagner auparavant. Avec cet argent, j’ai investi dans un petit commerce de condiments pour diversifier mes activités et augmenter mes revenus. »
Une sécurité économique et sociale accrue
Fatoumata Konaté, 40 ans
« Avant, je dépendais totalement de mon mari pour les dépenses du ménage. Aujourd’hui, je suis autonome. Avec les 80 000 FCFA que j’ai gagnés cette saison, j’ai payé moi-même les frais médicaux de mes enfants et j’ai participé à un fonds de tontine avec les autres femmes du village pour épargner. »
Aminata Sidibé, 50 ans
« Je craignais toujours de ne pas avoir assez d’argent pour les urgences, comme payer les médicaments si quelqu’un tombait malade. Depuis que mes revenus ont doublé, je mets de côté 20 000 FCFA chaque mois pour les imprévus. Cela me rassure énormément. »
Une meilleure organisation et collaboration entre les femmes
Le comité de gestion est composé uniquement de femmes.
Hawa Diarra, 45 ans
« Ce projet ne nous a pas seulement donné des outils, il nous a appris à travailler ensemble. Avec les autres femmes, nous avons mis en place une caisse commune pour les dépenses collectives et les imprévus. Par exemple, nous avons acheté un nouveau tuyau d’irrigation grâce à une contribution de chacune à hauteur de 5 000 FCFA. »
Assetou Camara, 28 ans
« En travaillant dans le périmètre maraîcher, nous avons appris à mieux gérer nos récoltes et nos ventes. Maintenant, nous partageons les marchés locaux pour éviter la concurrence et maximiser nos profits. Cette stratégie m’a permis de vendre 100 kg de légumes à un grossiste pour 85 000 FCFA en une seule transaction. »
Un investissement dans l’éducation et la santé
Les femmes disposent de revenus supplémentaires qu’elles peuvent consacrer à leur propre développement ou à celui de leurs enfants.
Kadidia Sangaré, 37 ans
« Grâce à mes revenus, j’ai pu m’inscrire à des cours d’alphabétisation. Je veux apprendre à mieux gérer mes finances et comprendre les documents administratifs liés à notre coopérative. »
Conclusion : les chiffres parlent d’eux-mêmes
En moyenne, depuis le lancement du projet, les femmes de Farabana ont vu leurs revenus augmenter de 200 %, passant d’environ 15 000 FCFA par mois à 45 000 ou 50 000 FCFA, selon les saisons.
Cette augmentation leur permet non seulement de répondre aux besoins de base, mais aussi d’épargner et d’investir dans des projets personnels ou communautaires.
Ces témoignages montrent que la réhabilitation du périmètre maraîcher est bien plus qu’un simple projet agricole : c’est un levier d’autonomisation et de développement durable pour toute une communauté.
* 15 000 FCFA = 23 EUR / 1 FCFA = 0,0015 EUR
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