Je fais un don !
fermer

Actualités

Entre-temps au Mali

(c) Harald van der Hoek

Mali – Lors d’une visite sur le terrain, vous voyez les dossiers théoriques devenir réalité. Vous apprenez et comprenez avec vos yeux, vous entendez les réflexions positives et parfois négatives des personnes auxquelles les activités sont destinées, vous sentez la chaleur et le sable… Et vous réalisez que – dans ce cas – le Mali est confronté à de grands défis, mais que le changement et l’adaptation sont possibles. Nous visitons un jardin potager à Koursalé où l’activité est intense, grâce à un meilleur accès à l’eau pour les cultures.

À Koursalé, nous avons salué le chef du village entouré de ses sages. Bien qu’il soit lui-même agé et aveugle et qu’il ne puisse donc plus se déplacer dans son village, il ne reçoit que des récits positifs de la part de ses concitoyens. Nous avons longuement discuté avec plusieurs représentants de la communauté avant de nous diriger vers le potager. La présidente de l’association des femmes nous a fait très bonne impression du leadership et du management des 200 femmes exploitantes.

Un arbre plein de nourriture

Le jardin potager n’était plus utilisé depuis quelques années en raison d’une infrastructure inadéquate, en partie en panne, et en raison du vol de certains composants. Ici, deux nouvelles pompes à énergie solaire ont été installées, la clôture a été rénovée, les bassins de distribution ont été construits, de même qu’un bassin pour la pisciculture. Des arbres ont été plantés dans le jardin lorsque la culture de légumes n’était pas encore possible, principalement des papayers et des moringas. Le moringa est un arbre dont les feuilles et les fruits ont une grande valeur nutritive que l’on peut utiliser a plusieurs fins. Cet arbre résiste également très bien à la sécheresse. Les papayers malades ont été abattus. Les arbres de moringa, qui empêchent la lumière du soleil de pénétrer dans les plates-bandes de légumes, sont élagués. De nouveaux arbres sont plantés le long de la clôture pour servir de haie vive.

1,5 hectares

Près de 200 femmes travaillent désormais sur un total de 1,5 hectares. Depuis la restauration du jardin, 0,5 hectares supplémentaires ont été mis en service, pour lequel il n’y avait pas d’eau disponible auparavant. L’arrosage des légumes pourrait cependant être plus efficace, et nous y travaillons. Nous devons étudier les techniques et les horaires qui conviennent le mieux aux capacités des femmes et leur agenda journalier. Nous étudions également des techniques permettant de mieux retenir l’humidité du sol et de réduire la déshydratation des cultures.

Aujourd’hui, l’eau est bien disponible dans le jardin et des bacs sont remplis à partir des bassins de distribution. Le matin et le soir, les légumes sont arrosés à l’aide d’un petit bac ou d’un arrosoir. Lors de notre visite en février, les oignons et l’amarante poussaient principalement en culture mixte. Les oignons ont l’avantage d’avoir un bon rendement et de pouvoir être conservés pendant longtemps, non seulement les bulbes, mais aussi le feuillage sont hachés et séchés.

Épanouissement

Au début de la saison des pluies, c’est-à-dire au mois de juin, de nouveaux moringas et d’autres arbres et arbustes seront plantés le long de la clôture, renforçant ainsi une haie impénétrable. Après avoir été façonnés, les alevins (jeunes poissons) seront relâchés dans le bassin pour la pisciculture.

Nous apercevons également des aigrettes garzettes dans les champs. Ces hérons blancs au cou court étaient absents auparavant, mais ils sont utiles car ils mangent des chenilles et d’autres parasites. L’eau et l’ombre disponibles incitent les oiseaux à rester.

Il y a des latrines dans le jardin, qui peuvent être améliorées pour que les résidus puissent être utilisés comme fumier. Le compost et le fumier animal sont déjà utilisés.

Mais pour les 200 femmes et leurs familles, ce jardin potager apporte déjà un épanouissement, au sens propre comme au sens figuré. Le dynamisme de ces femmes et leur nombre demanderait sans doute une expansion future du potager.

 

Texte original : Harald van der Hoek