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Chaque parcelle compte

Cette source est protégée par un terrain avec seulement de l'herbe et des arbres, mais la zone devrait être beaucoup plus grande. © Johan Slimbrouck

Burundi – Dans les communes d’Isare et de Bubanza , il y a des multiples sources qui – après leur aménagement – fournissent de l’eau potable aux familles avoisinantes. C’est le travail du partenaire AVEDEC et Join For Water.

Pour garantir la potabilité, la protection des zones d’infiltration est cruciale. Directement autour de la source il y a le périmètre de protection de 350m² où l’agriculture et le pâturage sont interdits pour éviter toute pollution.

Plus loin il y a d’autres mesures nécessaires comme le reboisement et des tranchées sur les courbes de niveau pour augmenter l’infiltration et éviter l’érosion. Toutes ces mesures prennent de la terre qui est peu disponible : au Burundi, où 90% de la population vit de l’agriculture, la superficie par famille est en moyenne 0,25 ha.

On peut donc s’imaginer que c’est difficile pour une famille de devoir céder son terrain pour la protection de la source, même si c’est au profit de la communauté. Les lois prévoient les mesures pour endommager le terrain, mais pour les familles ceci n’est pas toujours évident.

Les lois prévoient les mesures pour indemniser le propriétaire de terrain et sur base d’une loi de longue date , mais avec des procédures souvent  assez longues alors que les familles ayant cédé leur terre ont besoin en revanche d’une autre source de compensation immédiate.

Trouver un autre terrain qui est cultivable à une distance raisonnable de la maison n’est pas facile non plus avec une densité de population d’environ 400 habitants au km². Le problème foncier est donc un véritable défi au Burundi, où les autorités doivent trouver une solution équilibrée entre la qualité de l’eau et l’accès aux terres agricoles.

Un défi additionnel est que s’il y a reforestation, cela se fait souvent avec l’Eucalyptus qui permet très vite des revenus en bois et charbon de bois mais affecte aussi les ressources en eau. Depuis 2020, une action de déracinement des arbres d’eucalyptus se trouvant dans un rayon de 15 m de chaque  source aménagée est en cours à travers tout le pays. Des actions de remplacement des eucalyptus par des espèces locales sont en cours, en collaboration avec l’association burundaise ASREEBU, mais le nécessaire changement de mentalité ralentit le processus. L’action demande également beaucoup de moyens ainsi que la conjugaison des efforts de plusieurs institutions pour avoir des résultats palpables.

Parallèlement à la protection des zones sources, AVEDEC quant à elle a initié la construction des latrines écologiques (ECOSAN) en faveur  des ménages se trouvant dans la même zone mais se heurte au même défis foncier pour la construction de ses ouvrages d’assainissement. La population n’est donc pas toujours encline à construire des latrines.