Le nord-ouest d’Haïti est une région très aride. Nous y travaillons dans les bassins de trois rivières : la Denisse, la Catinette et la Moustiques. La nature de cette région est durement touchée et a besoin d’un solide coup de pouce pour sortir d’un cercle vicieux.
La population s’accroît, de même que le besoin de nourriture. Dès lors, l’agriculture s’intensifie dans cette région vallonnée et des arbres sont abattus pour faire place à des champs. Une agriculture trop intensive dans un climat sec n’est pas durable et conduit à un appauvrissement du sol en nutriments. De fortes averses s’abattent pendant la saison des pluies, mais l’eau pénètre à peine dans le sol dur et asséché.
Nous travaillons également dans la zone côtière de cette région, où un autre problème se pose : la mangrove est abattue pour obtenir du bois de chauffage et étendre les terres agricoles. Une restauration s’impose immédiatement car, en cas de disparition complète, l’eau de mer salée pénétrera dans les sols secs. Il en résultera une salinisation qui provoquera une diminution de la qualité des eaux souterraines et de la fertilité des sols.
Ce que nous faisons
En collaboration avec l’organisation haïtienne ODRINO, nous voulons mettre fin à l’assèchement et à la salinisation. Quelques-unes de nos activités :
- Nous reboisons les sols et mettons en place un comité de gestion qui contrôle les zones reboisées. Les arbres permettent à l’eau de pénétrer plus facilement dans le sol.
- Nous restaurons et protégeons la mangrove sur la côte.
- Dans les collines, nous construisons des structures anti-érosion (murets et canaux) qui préviennent les glissements de sol et donnent à l’eau de pluie le temps de pénétrer dans le sol sec.
- Nous visons à augmenter sensiblement la disponibilité d’eau et l’infiltration de l’eau en aménageant de petits lacs dans des « cuvettes » naturelles dans le paysage.
- Nous étudions si l’apiculture peut constituer une source adéquate de revenus alternative à l’agriculture intensive axée sur la vente.
- Nous construisons des toilettes écologiques afin que la population ne fasse plus ses besoins dans la nature et ne contamine plus ainsi les réserves d’eau.
Ces activités font partie d’un plus large programme à Haïti visant à préserver la disponibilité d’une quantité suffisante d’eau propre pour l’homme et pour la nature. L’accent est mis sur la protection des réserves d’eau, l’accès à l’eau potable et à des installations sanitaires ainsi que l’eau pour la production de nourriture.