Andes – Join For Water soutient la création d’un fonds pour l’eau comme un outil de gestion durable du bassin Mayo-Chinchipe, à la frontière entre l’Équateur et le Pérou.
Join For Water opère avec ses partenaires dans le bassin Mayo-Chinchipe, situé au nord du Pérou et au sud de l’Équateur. Sur une superficie totale de 981 190 hectares, environ 230 000 personnes vivent dans près de 1 000 villages. Le fleuve fait partie du bassin amazonien, riche en eau. Pourtant, environ 40 % de la population de la région n’a pas accès à l’eau potable. Les sources d’eau elles-mêmes ne sont pas bien gérées. En soutenant la création d’un fonds pour l’eau, nous voulons contribuer à la gestion durable du bassin.
Qu’est-ce qu’un fonds pour l’eau ?
La déforestation, l’exploitation minière, l’agriculture, l’élevage et l’expansion urbaine contribuent à la destruction ou à la transformation des écosystèmes naturels, affectant ainsi la biodiversité. Des mesures de protection ont été prises dans certaines zones, mais une proportion importante des écosystèmes de la région ne bénéficie pas de mesures de conservation efficaces. C’est pourquoi Join For Water travaille avec Protos Andes et Naturaleza y Cultura pour faciliter la création d’un fonds binational pour l’eau.
Selon The Nature Conservancy*, les fonds pour l’eau sont des « organisations qui conçoivent et améliorent des mécanismes financiers et de gouvernance réunissant des acteurs publics, privés et de la société civile autour d’un objectif commun : contribuer à la sécurité de l’eau grâce à des solutions fondées sur la nature et à une gestion durable des bassins hydrographiques ». En d’autres termes, un fonds pour l’eau est une association qui réunit des personnes vivant en amont et en aval d’un cours d’eau pour investir conjointement dans des projets qui profitent à toutes les personnes et organisations du bassin hydrographique.
Quels sont les besoins ?
En Équateur, la rivière s’appelle le Mayo, au Pérou c’est le Chinchipe, et cela indique immédiatement le défi : le fait que la rivière traverse 2 pays complique la gestion des ressources en eau. Le fonds pour l’eau doit donc également être transfrontalier. La mise en place d’un fonds pour l’eau se fait en plusieurs étapes. Tout d’abord, une étude de faisabilité est réalisée, analysant les problèmes actuels liés à l’eau, les contributions possibles d’un fonds pour l’eau afin de relever ces défis et évaluant les conditions de mise en place d’un fonds pour l’eau. Cette étude de faisabilité pour le bassin Mayo-Chinchipe a été achevée en 2023. La principale conclusion de l’étude est qu’il est à la fois souhaitable et réalisable de procéder à la création d’un fonds pour l’eau. Les principaux objectifs du fonds binational pour l’eau sont classés en fonction des cinq dimensions de la sécurité de l’eau :
- Sécurité de l’eau domestique : garantir et améliorer la qualité de l’eau potable et des installations sanitaires pour les résidents.
- Sécurité économique de l’eau : promouvoir les processus de conservation et de restauration.
- Approvisionnement en eau des villes : traitement des eaux usées et amélioration de l’efficacité de l’utilisation de l’eau à des fins domestiques.
- Sécurité de l’eau pour l’environnement : protection des écosystèmes d’eau douce afin qu’ils puissent continuer à fournir de l’eau à l’homme et à la nature.
- Résilience aux catastrophes naturelles : améliorer la capacité des écosystèmes à rendre les communautés plus résistantes aux impacts des inondations et des sécheresses.
L’exécution réussie de l’étude de faisabilité marque une étape majeure dans la mise en place du fonds binational pour l’eau du sous-bassin Mayo-Chinchipe. Grâce à notre soutien continu, le processus de conception du fonds pour l’eau est désormais en cours. Ensemble, nous nous efforçons à mettre en place une initiative durable et efficace qui réponde aux besoins spécifiques de la région et garantit e un avenir résilient et sûr en matière d’eau pour tous.
* Une organisation américaine de protection de la nature, active dans 35 pays.