Bénin – Comment les producteurs pratiquent-ils l’agriculture et que pourrait-on faire mieux ? Une enquête menée dans 3 villages par notre partenaire CREDEL l’a révélé et constitue le moteur de changement
Les villages de Toganhounsa, Dannou et Gogbo se trouvent dans la commune d’Adjohoun au Bénin. Les habitants de ces villages sont principalement des agriculteurs qui vivent au bord du fleuve Ouémé. Ces dernières années, les agriculteurs subissent les contraintes des changements climatiques. Ils observent un manque d’eau pour terminer leurs cycles de production en fin de saison sèche avant le début de la saison pluvieuse. De plus, ces zones agricoles ont été fortement défrichées par les communautés pour réaliser ces productions.
Dans ce cadre, Join For Water et CREDEL, une ONG béninoise partenaire, ont voulu connaître un peu plus les pratiques agricoles et d’irrigation de la zone d’Adjohoun en vue d’appuyer certains producteurs maraîchers. Une enquête de terrain a alors été réalisée auprès de 63 producteurs dont 51 hommes et 12 femmes.
Associations et les rotations culturales ?
Selon les données de l’enquête, les cultures principalement produites par les producteurs sont le maïs, le piment et le haricot. Les producteurs sont informés de certaines pratiques agroécologiques comme le compostage, les associations et les rotations culturales mais ne les pratiquent pas systématiquement soit par manque de connaissances ou de moyens. Par exemple, seulement un tiers des producteurs de l’échantillon ont déjà mis en place des associations de cultures. Tous les producteurs utilisent des produits chimiques pour faire face aux ravageurs. 31% des producteurs disent vouloir en apprendre davantage sur les biopesticides afin de réduire voir de supprimer ces apports chimiques. Certains délimitent également leurs parcelles avec des arbres, ce qui fait penser aux techniques agroforestières qu’il serait intéressant de consolider dans cette zone.
Les sources principales d’irrigation utilisées sont le fleuve Ouémé, les drains agricoles et les canaux. Il n’existe pas de forage manuel dans la zone enquêtée. Il y a 10 des producteurs enquêtés qui disent utiliser une motopompe pour irriguer l’eau du fleuve afin d’arroser leurs cultures. Cependant, la plupart de ces producteurs ne possèdent pas de motopompe personnelle et doivent payer pour la louer à quelqu’un afin d’irriguer leurs cultures.
Join For Water et CREDEL veulent mettre en place des projets qui visent à améliorer la situation de ces producteurs. Des activités sont prévues pour les aider à être plus résilients face aux changements climatiques. Par exemple, il y a la mise en place de champs école pour la promotion de bonnes pratiques agroécologiques et agroforestières. Il est également prévu d’appuyer des agriculteurs dans l’installation de dispositifs d’irrigation de complément pour les aider à lutter contre l’insuffisance en eau en fin de saison sèche. Ces actions vont leur permettre d’assurer la production de leurs cultures pour eux, leurs familles et les communautés des villages.
Texte: Terry Berckmans
Notre partenaire CREDEL