Mali/ Ouganda – En ces temps de crise climatique, une approche plus systémique de l’eau est nécessaire. Et Join For Water s’en fait le champion, à tous les niveaux.
Depuis des décennies, la gestion intégrée de l’eau est le principe directeur de Join For Water pour les activités liées à l’accès à l’eau dans un bassin fluvial. La Gestion Intégrale de l’Eau prend en compte toutes les parties prenantes – personnes et nature – de la zone, en amont et en aval. La pression croissante sur les ressources en eau et la crise climatique – qui est avant tout une crise de l’eau – ont incité Join For Water à aller plus loin. Si les ressources en eau elles-mêmes sont sous pression, il est primordial de les protéger et de les conserver, ainsi que les écosystèmes aquatiques, sans perdre de vue une bonne gestion locale.
L’approche doit être systémique. Une approche systémique signifie que l’on aborde l’eau de manière holistique en tenant compte des dimensions techniques, environnementales, économiques et sociales, afin de s’assurer que des avantages sont obtenus dans tous ces domaines. Après tout, lorsque l’une de ces dimensions s’effondre, c’est le système lui-même qui est compromis.
Concrètement, cela signifie qu’il faut passer de projets autonomes, tels que les barrages en béton contre les inondations, à des solutions plus systémiques qui relient, par exemple, la restauration des rivières à la (re)création de zones humides.
Nouveaux réseaux
Pour que le plus grand nombre d’acteurs à tous les niveaux de la société embarquent dans cette histoire, il est nécessaire de sensibiliser et de partager les connaissances. En partageant les connaissances, les leçons apprises, les meilleures pratiques et les innovations (technologiques), des plateformes sont créées à partir desquelles de nouveaux partenariats et réseaux émergent, prêts à se traduire sur le terrain.
Pour s’assurer d’un soutien politique plus large, au niveau régional ou national, Join For Water invite régulièrement des politiciens responsables qui peuvent s’engager dans des consultations avec des personnes issues du monde universitaire et du secteur privé. Au cours de symposiums thématiques, Join For Water vise à attirer l’attention sur les défis, à discuter des solutions et à inciter tous les acteurs à passer à l’action, et à débloquer les fonds nécessaires. Des exemples récents au Mali et en Ouganda montrent que les choses bougent.
Le Mali
Au Mali, un atelier d’information et de sensibilisation sur la « Protection et la restauration des écosystèmes du fleuve Niger » a eu lieu en juin 2023 avec le soutien de l’ambassade de Belgique. L’objectif de Join For Water était d’informer et sensibiliser sur les actions de protection et sauvegarde du fleuve Niger et des écosystèmes liés et de définir des actions prioritaires à mener par les acteurs impliqués.
Parmi les représentants des milieux politiques figuraient le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable et un représentant du maire du district de Bamako. Les intervenants du monde universitaire ont souligné l’importance du Niger sur le plan économique – la production alimentaire ! -, sociales et environnementales, ont parlé des menaces qui pèsent sur le fleuve – telles que la variabilité du climat et la pollution – et des mesures de protection.
La particularité de cet atelier a été l’attention accordée à jeunesse qui s’est exprimé sans complexe et qui a proposé des pistes de réflexion et d’action pertinente. Les associations de jeunes ont plaidé pour qu’elles soient davantage impliquées dans les plans et les actions, car après tout, il s’agit aussi de leur environnement et de leur avenir.
À la fin de la journée, les participants ont approuvé quelques principes importants :
- le temps de la sensibilisation est terminé, il faut agir, mettre en oeuvre les plans officiels existants ;
- le traitement des eaux polluées et l’introduction du concept de « pollueur-payeur » doivent figurer parmi les priorités ;
- des ressources et du personnel adéquats doivent être disponibles pour mettre en oeuvre les plans ;
- les lois existantes pour la protection des berges doivent être appliquées.
Ce sont des principes qui ne font pas immédiatement partie des attributions de Join For Water et qui devraient être promus à un niveau plus élevé, mais Join For Water est heureux de les défendre.
L’Ouganda
Toujours en Ouganda, Join For Water a été l’un des initiateurs d’un symposium organisé fin juin 2023 sur le thème « Protection et conservation des ressources en eau douce pour des communautés et des bassins fluviaux résilients en Ouganda ». Join For Water est depuis longtemps actif en Ouganda dans le bassin de la rivière Mpanga et depuis environ 2 ans dans le bassin de la rivière Semliki.
Un nombre remarquable d’acteurs de différents domaines étaient présents à ce symposium, avec des représentants de la politique régionale et nationale, de l’éducation, du secteur de l’eau et de l’environnement, du secteur privé, des organisations sociales, des médias*… L’implication des autorités est particulièrement frappante : elles sont réellement intéressées, et veulent faire avancer les choses.
Le document produit au cours de ce symposium affirme l’importance du Mpanga comme ligne de vie pour plus de 3 millions de personnes et note noir sur blanc et par zone les engagements des personnes présentes. Deux grandes lignes se dégagent :
- les dirigeants de plusieurs districts et sous-comtés traversés par le fleuve rétabliront et feront respecter les zones tampons le long du fleuve et surveilleront les activités agricoles, en collaboration avec les agences de développement ;
- les autorités compétentes sensibiliseront les communautés à l’importance de la protection des zones tampons et fourniront le soutien technique et les conseils nécessaires.
Join For Water surveillera l’évolution de la situation et continuera d’appeler les parties prenantes à respecter leurs engagements.
Parallèlement, grâce à ses connaissances et à la création d’une plus grande conscience de soi, Join For Water donne aux résidents et aux communautés les moyens de revendiquer et de faire respecter leurs droits eux-mêmes.
Avec le support financier de :
