Je fais un don !
fermer

Actualités

Gérer la forêt dont on dépend

Pour créer de nouvelles terrains agricoles, la pratique de l'abattage-brûlis est toujours appliquée. (c) Harald van der Hoek

RD Congo – Une forêt est une ressource inestimable pour les humains. En contrepartie, ils doivent bien la gérer s’ils veulent en bénéficier. Avec nos partenaires, nous soutenons trois communautés de Tshopo dans la foresterie communautaire.

Face aux enjeux climatiques planétaires, les forêts, en tant que puits de carbone, sont devenues une solution pour réguler le climat. Les forêts sont des écosystèmes précieux qui fournissent de multiples services à l’homme. Elles sont une source de nourriture et de matières premières, elles régulent le climat et la qualité de l’eau, et elles offrent aux humains des moments de détente et un cadre de vie sain. Leur gestion durable s’impose comme un devoir collectif incontournable.

Et pourtant, ces forêts sont aujourd’hui plus que jamais menacées par les activités anthropiques. Comment s’assurer que les forêts demeurent debout et rendent des services à l’homme qui l’exploite pour ses besoins ? Plusieurs stratégies sont conçues et mises en œuvre pour en garantir une gestion durable. Parmi elles, il y a lieu de relever la foresterie communautaire basée sur une hypothèse simple : les communautés locales dépendent des forêts pour leurs moyens d’existence, elles sont plus soucieuses de la gestion durable. Mieux que quiconque, elles connaissent l’intérêt des forêts et elles les ont toujours bien gérées jusqu’à présent.

Or, l’Etat a montré ses limites dans la gestion durable des forêts. Dès lors, il importe de responsabiliser les communautés locales dans la gestion forestière pour en tirer durablement le maximum des services écosystémiques. La RDC s’est engagée dans ce processus depuis 2014 et, à ce jour, dispose de 114 forêts communautaires attribuées et plusieurs initiatives en cours. La foresterie communautaire est pensée en RDC comme à la fois un outil de développement communautaire et un moyen de gestion durable des forêts.

Dans la province de la Tshopo – où Join For Water opère depuis 2022 – les trois communautés de Barumbi-Tshopo, Bapondi et Bafwamogo disposent déjà leur titre CFCL. CFCL est l’acronyme de Concessions Forestières des Communautés Locales, ce qui signifie qu’une communauté locale obtient un lot de forêt sous concession. La communauté gère la forêt dont elle dépend pour ses moyens de subsistance.

En collaboration avec BOS+, Tropenbos International et Tropenbos RD Congo, Join For Water aide ces trois communautés à développer leur concession. Ceci est réalisé grâce à un financement du gouvernement belge. Grâce au même programme, Join For Water et ses partenaires accompagnent également trois autres communautés qui cherchent à obtenir une telle concession :  Bafwabula, Bafwadodi, Bafwapada.

 

Une gestion appropriée

Pour créer de nouvelles terrains agricoles, la pratique de l’abattage-brûlis est toujours appliquée. Cette pratique consiste à abattre des arbres, à les laisser sur place et à brûler ensuite la parcelle de terre. Cela est autorisé dans le cadre d’une CFCL, mais la déforestation ne fera que se poursuivre de cette manière.

C’est ainsi que les communautés locales, avec l’appui de leurs accompagnateurs, se sont lancées dans le processus d’élaboration et/ou d’actualisation des Plans Simples de Gestion (PSG) de leurs CFCL. À terme, cette planification spatiale vise à garantir la durabilité des services écosystémiques et des moyens d’existence. Les services de régulation (séquestration du carbone, régulation du climat, régulation du cycle et de la qualité de l’eau, etc.) seront garantis, autant que les services culturels et de support, principalement dans les zones de conservation. Les services d’approvisionnement (collecte des produits forestiers ligneux et non ligneux, etc.) seront pourvus fondamentalement dans les zones de développement rural et de transition.

À travers la cartographie participative des utilisations actuelles, les inventaires et la définition de la vision du terroir de la CFCL, des zones dégradées seront identifiées et des activités de restauration alignées dans les options d’aménagement pour accroître la résilience socio-écologique des écosystèmes forestiers et hydriques et réduire conséquemment la vulnérabilité des communautés qui en dépendent.

Les PSG, excellents outils de planification spatiale et de gestion pour les CFCL, pourraient faire bénéficier durablement aux communautés membres des CFCL des services écosystémiques divers à condition qu’ils soient correctement mis en œuvre avec l’appui tant de l’État que d’autres partenaires de développement.

Partners: BOS+, Tropenbos en Tropenbos DRC