Fin 2024, Join For Water a célébré ses 30 ans de présence au Bénin avec un symposium et un film. Ce dernier retrace toutes les activités menées au cours de ces trois décennies.
Cela va de la formation des autorités locales à la maîtrise d’ouvrage locale de l’eau et des installations sanitaires, en passant par le renforcement mutuel des capacités, la sensibilisation, la création de Sanimarchés qui promeuvent l’utilisation des latrines et les vendent, la construction de latrines adaptées aux enfants handicapés, de latrines pour les filles, la création de comités de consommateurs d’eau potable afin de défendre les intérêts de tous, l’installation de points d’eau potable plus proches des habitations, la construction de systèmes d’irrigation, etc. Les réalisations sont toujours fonctionnelles, même après le départ des partenaires. Aujourd’hui, les partenaires, les organisations et les instituts de recherche participent à la stratégie PURE visant à protéger et à restaurer les services écosystémiques.
Toutes les personnes impliquées dans les activités devaient également être présentes. Une équipe de tournage locale a filmé une vingtaine de personnes, hommes, femmes, agriculteurs, partenaires, collègues, responsables…
Découvrez le témoignage d’une habitante, d’une présidente d’un comité pour l’eau potable et d’un collègue, témoins de 30 ans d’engagement pour une gestion équitable de l’eau dans les communautés du Bénin.
Jeanne Akouavi Dassou
Le projet nous a aidé nous les femmes et il a changé la vie de toutes les femmes depuis des années. Join For Water est toujours derrière nous et ne nous a jamais abandonnées. Moi je plante du crin crin et de la grande morelle. Parfois je fais de la tomate. Mais avant je faisais tout toute seule, j’utilisais toute ma force. Il n’y avait personne pour m’aider. Des fois, la récolte est bonne, et d’autres fois elle n’est pas bonne. Mais depuis que le projet est venu avec les formations, tout a changé.
Avant, quand je voulais arroser, c’était vraiment très compliqué. Mais depuis que le projet nous as installé les bandes perforées, j’arrose plus facilement. Des fois je finis vite sur un premier terrain et je vais encore en planter sur un autre espace.
Grâce à la formation, nous savons quoi planter et à quel moment. Et quand tu en prends bien soin, il y a toujours un changement. Les ventes ont augmenté et notre situation s’est améliorée.
Au marché, nous vendons tout très vite. En ce qui concerne le forage, nous sommes 3 femmes a l’utiliser, les jours ont été partagés entre nous. L’une va souvent demander a l’autre si elle compte utiliser le forage et vice versa.
Avant, trouver de l’argent était difficile pour moi. Mais depuis que j’ai commencé à bien vendre, je ne dois plus rien demander à mon mari et si les enfants ont besoin de quelque chose pour l’école, je peux remettre de l’argent immédiatement aux enfants.
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Jeannine Totin
Je suis présidente du Comité local de l’eau (CLE) de Dangbo-Aguégués. Nous sommes chargés d’organiser l’entretien des voies d’eau. Quand il y a un évènement, une séance de travail, c’est moi qui convoque les réunions. Je fais appel aux différentes familles d’acteurs, à savoir les pécheurs, les commerçants, les agriculteurs ainsi que tous les acteurs intervenant dans le domaine de l’eau autour de l’enjeu.
Si nous prenons par exemple un canal, il réunit 2 villages qu’on met ensemble pour en faire un site d’intervention et sur ce site, nous mettons en place un comité technique.
Le fait que je sais lire et écrire c’est l’atout majeur qui a joué en ma faveur pour que je sois élue au niveau des femmes, et j’ai également reçu le feu vert de mon mari pour assumer cette tâche.
Nous avons réalisé un boisement de production au profit de Mitro Heti. A la fin du projet, c’est cette plantation qui sera vendue et c’est l’argent trouvé qui servira a faire le curage des drains et du canal.
Ganyou Abou
Je travaille pour Join For Water depuis 2009 et c’est comme une famille pour moi, car je passe en fait plus de temps au travail et avec mes collègues qu’avec ma famille.
Dans mon travail, il n’y a pas à priori des méthodes ou des outils prédéterminés, nous travaillons dans une dynamique de création et de découverte communes, ce qui est un grand défi. Nous essayons de mobiliser toutes les parties prenantes concernées par la question et nous essayons de d’élaborer tout ce qu’il faut comme outil, comme méthode pour vraiment résoudre le problème. Donc nous sommes dans une dynamique de recherche action.
Le grand défi au niveau de Jean Forwater, c’est de voir maintenant tout ce que nous faisons comme actions sur le terrain. Mais il faut que les résultats d’actions soient beaucoup plus diffusés et pas les canaux les plus appropriés pour l’avenir.
➡ Découvrez ici la vidéo qui retrace 30 ans d’activités au Bénin.