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Quelle quantité de pluie tombe quand ?

Si on peut mieux estimer les saisons des pluies, on peut aussi mieux planifier ses activités agricoles. Darani (Mountougoula) (c) Harald van der Hoek

MALI – « Mesurer, c’est savoir » semble être un cliché mais reste une constatation valable, lorsqu’il s’agit de précipitations par exemple. C’est pourquoi des pluviomètres ont été installés dans 3 villages du Mali pour armer les agriculteurs dans leurs activités contre le changement climatique. Après une période d’essai, d’autres villages bénéficieront de leur tour.

Au Mali en 2022, Join For Water et ses partenaires ont consacré une bonne partie de l’année aux diagnostics, à la consultation, à la prospection… pour préparer les activités du nouveau programme pluriannuel. Le champ d’action au Mali couvre les communes de Baguinéda, Mandé et Mountougoula, toutes trois limitrophes de la capitale Bamako.

Le Mali est un pays sahélien qui subit les effets du changement climatique. Il connaît déjà une augmentation des températures, une variabilité interannuelle significative des précipitations et des événements météorologiques extrêmes, notamment les sécheresses et les inondations. Tous ces facteurs ont un impact négatif sur les cultures et l’environnement. Les communautés doivent donc avoir des connaissances entre autres sur le cycle de l’eau (pluviométrie) afin de pouvoir adapter leurs activités de subsistance.

Installation des pluviomètres

Les pluviomètres sont installés avant les premières pluies (vers la fin juin à le début juillet). Les appareils sont installés hors de tout obstacle ; autrement dits ils sont situés dans un espace dégagé, loin des maisons, des arbres et des hangars et tout autre obstacle qui peut empêcher les gouttes de pluie de rentrer dans le pluviomètre. A titre d’illustration, lorsque la dernière habitation est située à 8 mètres, il convient dans ce cas d’installer l’appareil à une distance optimale équivalente à 8 multipliés par 4 mètres. Aussi, au Mali, le pluviomètre doit toujours faire face à l’Est du village en raison de la tropicalité du pays.

Dans chaque communauté 5 lecteurs locaux volontaires sont formés par village sur la lecture et le renseignement des fiches de collecte. Parmi les 15 participants sont 2 femmes.

La collecte des données est faite deux fois par jour, à 18 h le soir et 8 h le matin. C’est le total de ces deux lectures qui font la pluviométrie d’une journée. A chaque lecture, le lecteur doit venir 5 à 10 minute avant l’heure. Notons que la zone de couverture d’un pluviomètre est de 5 km.

Premiers résultats

Dès l’installation des pluviomètres dans les trois localités, les communautés ont commencé à relever les quantités et les ont consignés dans la fiche. Les releveurs  sont suivis par les animateurs de l’ONG CSPEEDA qui, à chaque passage prennent une photo de la fiche renseignée avant passer voir l’installation. Les photos sont transmises à Join For Water.

Les pluviomètres ont été installés à la fin du mois de juillet ; nous disposons des données d’août 2022.

En août, le village de Soudougouba (Baguinéda) a reçu 135 mm de pluie en 12 jours de pluie, contre 311 mm en 14 jours de pluie à Dalakana (Mandé) et 133,5 mm en 15 jours de pluie à Koungodian (Mountougoula).

En septembre, 220 mm de pluie sont tombés à Sodougouba pendant 14 jours, contre 206 mm de pluie pendant 14 jours à Dalakana et 342 mm de pluie pendant 16 jours à Koungodian.

En octobre, 17 mm de pluie sont tombés en 3 jours de pluie à Sodougouba, contre 17 mm en 2 jours de pluie à Koungodian et 36 mm en 2 jours de pluie à Koungodian.

D’après ces données, le mois d’août a été le plus pluvieux dans le village de Dalakana. En revanche, septembre a été le mois le plus humide dans les villages de Sodougouba et de Koungodian.

Toutes les trois localités ont connu une baisse de la pluviométrie pendant le mois d’octobre.

Prochaines étapes

  • Accompagner chaque équipe des lecteurs avec la population à tracer le graphe de la pluviométrie eux-mêmes et à l’interpréter. Le même exercice sera fait chaque année afin que les communautés perçoivent de visu les variabilités, adaptent les activités et s’investissement en toute connaissance de causes dans des actions de lutte contre les changements climatiques.
  • Dans le cadre de la synergie entre Join For Water et SOS Faim Belgique et la complémentarité de leurs actions, les données recueillies dans les différentes zones seront partagées afin contribuer à l’amélioration des connaissances du cycle de l’eau et la gestion des ressources en eau.
  • Join For Water prévoit une mise à l’échelle de l’activité ‘suivi communautaire du cycle de l’eau’ à travers l’installation d’autres pluviomètres dans l’ensemble des 16 villages d’intervention.

 

 Plus sur notre partenaire: CSPEEDA – Join For Water