Haïti – La mangrove du Haut-Fourneau, à l’extrême nord-ouest, est un écosystème vital pour une centaine de familles. Mais elle est menacée, entre autres, par l’augmentation de la population.
En 2022, Join For Water, avec ses partenaires Agribel et GAFE, a réussi à embarquer l’Agence Nationale des Aires Protégées (ANAP) pour pousser au classement en aire protégée. Ainsi, cette mangrove se trouverait sur la liste officielle des aires protégées du ministère haïtien de l’Environnement.
Fednert Dezile est l’actuel coordonnateur du comité provisoire de l’organisation de gestion de la mangrove mis en place par notre partenaire AGRIBEL.
Fednert observe que l’environnement devient de jour en jour beaucoup plus dégradée : « La mangrove qui constituait autrefois une grande richesse et qui couvrait une bonne partie de la zone est maintenant en quantité très réduite, à cause de sa destruction par les habitants de la zone. Heureusement que ces dernières années, nous sommes beaucoup plus sensibilisés par des acteurs externes sur l’importance de la mangrove, nous soulevant ainsi à interdire la coupe des mangliers. »
En effet, le bois de manglier est un bois très dense très apprécié pour la production de charbon. Des personnes qui ne sont pas originaire de Haut-Fourneau viennent même clandestinement couper les arbres, ce qui rend difficile la préservation.
« La mangrove constitue une source de richesse pour les habitants de la zone. C’est pratiquement la plus grande ressource que nous possédons. Du point de vue économique, on doit beaucoup à la mangrove : on y pratique la pêche de beaucoup de fruits de mer, comme les poissons, les crabes,… La pêche représente notre principale activité génératrice de revenus, et certains pêcheurs ne pêchent que dans la mangrove.
En ce qui a trait au bien-être, la mangrove nous protège des grandes intempéries comme les inondations provenant de l’amont, les vents impétueux, … Elle nous fournit aussi un endroit sûr pour stocker nos canoës lors de ces catastrophes.
Ce projet constitue un énorme atout pour la zone. Les zones dévastées de la mangrove seront reconstituées, ce qui facilitera la reproduction et le développement des espèces animales qui y séjournent. Ainsi donc, la pêche sera plus prolifique, la zone mieux protégée, l’air plus pur.
Espérant que diverses autres activités génératrices de revenus émergeront de ce projet, je m’attends à ce que les conditions de vie soient améliorées pour la population locale, et que les jeunes particulièrement puissent avoir d’autres entrées économiques que la pêche proprement dite. »
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