Ouganda – Il y a environ un an, l’initiative des WORIA (Women River Ambassadors) a été lancée en Ouganda. Ce groupe de femmes est désormais responsable de la gestion des zones riveraines de la rivière Mpanga à Karangura.
Initiative de Join For Water – avec ses partenaires, Join For Water a créé les WORIA en réponse à un manque de soutien communautaire aux initiatives de gestion des berges. Traditionnellement menée par les hommes à Karangura, cette gestion entraînait fréquemment la déforestation pour laisser place à l’agriculture et aux habitations, provoquant l’effondrement des berges, des inondations de maisons et de champs, des récoltes ratées et la pollution de la rivière.
Engagement et responsabilité
En impliquant activement les femmes, nous souhaitions transformer cette dynamique. Soixante-quinze femmes ont été formées pour devenir des Women River Ambassadors, chacune prenant en charge une section de la rivière. Leurs formations couvraient l’agriculture durable, la protection des écosystèmes et l’importance cruciale des arbres pour la stabilisation des berges. Leurs efforts de reforestation ont non seulement réduit le risque d’inondations mais aussi encouragé les riverains à ne pas construire trop près des cours d’eau.
Après un an d’activités, il est clair que ces femmes partagent une vision unifiée et sont motivées par le désir d’engendrer un changement positif. Cependant, nous avons identifié certaines conditions essentielles à leur succès continu et à leur développement. Mobiliser ces femmes est une chose ; s’assurer qu’elles peuvent soutenir leurs efforts collectifs en est une autre.
Surmonter les obstacles
Les WORIA ont besoin d’outils adaptés pour surmonter les obstacles sociaux, économiques et écologiques. Initialement, nous visions à les éduquer sur la complexité des interactions entre la terre, les berges et la rivière, et à collaborer pour gérer les zones tampons fluviales. Nous espérions également créer des opportunités pour inclure d’autres parties prenantes partageant cette vision dans la planification et la mise en œuvre des projets. Néanmoins, il est apparu que des éléments supplémentaires étaient nécessaires pour garantir la pérennité du projet après la phase de test.
Lors des sessions de retour avec les WORIA, la nécessité de créer un groupe d’épargne et de prêt est devenue évidente. Ce groupe pourrait dynamiser les activités collectives et soutenir les WORIA existantes. Nous avons donc ajusté notre approche pour adopter le modèle de la VSLA (Village Savings and Loans Association), permettant ainsi aux WORIA d’épargner et d’emprunter ensemble pour répondre à leurs besoins personnels et familiaux tout en se soutenant mutuellement face aux défis sociaux émergents.
La gestion des rivières reste la mission principale
La méthode VSLA enrichit notre mission de gestion des rivières. Les WORIA se réunissent hebdomadairement pour gérer leurs économies et prêts, mais ces rencontres servent surtout de cadre sécurisé pour discuter de nouveaux défis, collectivement ou individuellement.
Ce projet continuera d’apporter de nouvelles perspectives au fil du temps. Même si les résultats ne sont pas immédiatement tangibles après cette courte période d’essai, ils perdureront tant que les WORIA existeront. Finalement, grâce à une gestion améliorée des inondations et à des récoltes plus abondantes, ces femmes pourront revendiquer plus de pouvoir dans les décisions de gestion de l’eau, traditionnellement menées par les hommes.
